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Financement des vendeurs en fusions et acquisitions : gérer le défaut d'un acheteur

Introduction

Dans le monde des transactions commerciales , même les plans les mieux conçus peuvent parfois dérailler. Les acheteurs, malgré leurs bonnes intentions, peuvent se retrouver en difficulté financière au moment d'honorer leurs engagements. Gérer un défaut de paiement d'un acheteur peut s'avérer particulièrement décourageant pour un vendeur.

En tant que vendeur, votre préparation à de telles situations peut faire toute la différence. Bien connaître vos options vous permettra d'éviter des conflits inutiles en cas de problème.

En cas de défaut de paiement de l'acheteur, les recours possibles se répartissent généralement en deux grandes catégories :

Options d'accord mutuel :

  • Solutions contractuelles
  • Négociation
  • Médiation
  • Options de résolution des litiges :
  • Arbitrage
  • Cour des petites créances
  • Litiges devant les tribunaux supérieurs

Cet article vise à répondre à des questions cruciales, notamment :

  • Quelle option privilégier en cas de défaut de paiement de l'acheteur ?
  • Est-il possible de reprendre l' entreprise , et si oui, quelles sont les étapes nécessaires pour en reprendre le contrôle ?
  • Quel est le bon moment pour faire appel aux services d'un avocat ?
  • Que se passe-t-il si vous devez reprendre possession du bail, surtout si votre nom n'y figure plus ?
  • Les procédures sont-elles différentes pour les cessions d'actifs par rapport aux cessions d'actions ?
  • Comment prendre des mesures proactives pour éviter que les défauts de paiement ne surviennent ?

Bien que nous espérions sincèrement que vous n'ayez jamais à gérer un défaut de paiement d'un acheteur, n'oubliez pas que la préparation est votre meilleur atout. Pour commencer à vous y préparer, consultez les informations partagées dans l'article suivant.

Options d'accord mutuel

En cas de défaut de paiement d'un acheteur, votre première démarche doit toujours consister à instaurer un dialogue ouvert et à rechercher un accord mutuel. Étonnamment, de nombreux cas de défaut de paiement peuvent être résolus rapidement et à l'amiable grâce à un dialogue constructif.

Il est essentiel de privilégier cette approche. Elle offre non seulement une solution potentielle, mais souligne également l'importance de préserver une relation de coopération avec l'acheteur tout au long de la transaction. Lorsqu'une relation de travail solide est instaurée, la plupart des acheteurs sont enclins à coopérer, même en cas de problème, ce qui permet de résoudre les difficultés rapidement et à moindre coût.

Option n° 1) Solutions contractuelles

En cas de litige avec votre acheteur, la première chose à faire est de se référer au contrat. Les contrats prévoient généralement une procédure de résolution des conflits et servent de guide aux deux parties en cas de problème.

Par exemple, si l'acheteur ne paie pas le loyer des commerciaux , le contrat peut autoriser le vendeur à prendre le contrôle de l'entreprise et à gérer les paiements de loyer. Cette clause contractuelle est souvent invoquée lorsque le bailleur exige du vendeur une garantie du vendeur quant au paiement continu des loyers comme condition préalable au transfert du bail à l'acheteur.

Lorsque les deux parties conviennent de respecter les termes du contrat, une simple référence aux dispositions contractuelles suffit généralement à orienter le processus de résolution.

Option n° 2) Négociation

En cas de litige contractuel ou si le désaccord dépasse le cadre des dispositions du contrat, la solution la plus judicieuse consiste à rechercher un règlement amiable par la négociation.

Cette approche est particulièrement pertinente lorsque l' acheteur détient le contrôle effectif de l'entreprise. D'après notre vaste expérience, la plupart des acheteurs sont enclins à coopérer, ce qui facilite un règlement à l'amiable. Cela peut impliquer de renoncer au contrôle de l'entreprise, de mettre en place des modalités de paiement alternatives ou de fournir des garanties supplémentaires.

Il est essentiel de rappeler que, quelles que soient les circonstances, le recours à la force pour obtenir l'obéissance n'est pas une option. Par exemple, pénétrer de force dans les locaux de l'acheteur, aussi fermement convaincu(e) de vos droits, est interdit. En règle générale, le seul moyen légal d'obtenir l'obéissance est une injonction émise par une autorité gouvernementale compétente. Toutefois, il convient de noter que cette procédure peut être longue.

Option n° 3) Médiation

La médiation, processus volontaire , réunit les parties en conflit sous la direction d'un tiers neutre afin de trouver une solution. Ces séances sont strictement confidentielles et ne sont pas ouvertes au public. Bien que techniquement classée comme mode alternatif de règlement des différends, nous considérons la médiation comme un moyen concret de parvenir à un accord mutuel.

Il est important de noter qu'un médiateur n'agit pas comme un juge, mais comme un facilitateur de communication . Il peut formuler des suggestions, répondre aux questions et clarifier les différents points de vue exprimés lors des discussions. Toutefois, la décision finale de parvenir à un accord ou d'explorer d'autres solutions revient aux parties elles-mêmes, un principe fondamental commun à toutes les méthodes de règlement amiable.

Généralement, après avoir réuni les deux parties pour entendre leurs points de vue respectifs, le médiateur s'entretient individuellement avec chacune d'elles. Ils font ensuite des allers-retours pour présenter des propositions de règlement afin de tenter de parvenir à un accord.

En termes de coûts et de temps , les organismes de médiation facturent généralement des frais allant de 100 $ à 500 $. De plus, les parties partagent généralement les frais de médiation, qui peuvent varier de 100 $ à 300 $ l'heure selon la complexité du litige et l'expertise du médiateur. D'après notre expérience, la médiation d'un litige impliquant une PME peut engendrer des coûts compris entre 5 000 $ et 20 000 $ et durer de un à deux mois. Ces estimations sont susceptibles de varier en fonction de divers facteurs.

Options de résolution des litiges

Des problèmes peuvent survenir lorsqu'un acheteur s'écarte du contrat ou en a une interprétation différente. Dans de telles situations, il devient essentiel d'envisager les stratégies de résolution des litiges suivantes.

Option n° 4) Arbitrage

L'arbitrage consiste à désigner un arbitre pour trancher votre litige. Cet arbitre rend une décision sur le fond après une audience au cours de laquelle les deux parties peuvent présenter leurs témoignages et preuves. Après les déclarations liminaires, les témoignages et finales , l'arbitre (ou les arbitres) rend sa décision.

L'arbitrage peut être le mode de règlement des différends choisi conformément au contrat des parties, ou il peut être convenu même sans stipulation préalable.

Cette approche est particulièrement utile lorsque les parties souhaitent une audience rapide et économique, comparativement aux procédures judiciaires traditionnelles, permettant d'obtenir une décision sur le fond. Les procédures d'arbitrage sont généralement moins formelles et bureaucratiques que les procédures judiciaires.

La décision de l'arbitre n'est contraignante pour les parties que si elles y ont consenti au préalable, soit dans leur contrat, soit par le biais de leur soumission à l'institution d'arbitrage.

Coûts et délais : Les frais de dépôt auprès des institutions d’arbitrage varient généralement de 100 $ à 500 $. Les parties partagent généralement les frais d’arbitrage, qui peuvent varier entre 100 $ et 400 $ de l’heure, selon la complexité du litige et l’arbitre choisi. D’après notre expérience, les frais d’arbitrage peuvent aller de 10 000 $ à 50 000 $ pour le règlement des litiges impliquant des petites et moyennes entreprises . La procédure d’arbitrage dure généralement de trois à cinq mois. Cependant, il s’agit de délais approximatifs qui peuvent varier en fonction de facteurs tels que le lieu de l’arbitrage, la nature conflictuelle du litige, le nombre de témoins et le montant de la réclamation.

L'arbitrage engendre généralement des coûts initiaux plus élevés que les autres modes de règlement des différends. Contrairement aux juges, dont les honoraires sont financés par l'État, les frais d'arbitrage sont à la charge des parties. Ces honoraires ont tendance à augmenter avec l'expérience et l'expertise technique des arbitres.

En revanche, si les procédures judiciaires peuvent sembler plus économiques de prime abord, leur durée et leur complexité engendrent souvent des frais globaux supérieurs à ceux de l'arbitrage. La surcharge des tribunaux peut entraîner des retards importants entre les audiences. De plus, le temps considérable consacrent aux audiences et aux différentes phases (instruction, procédure préalable et procès) représente un coût caché souvent négligé.

Option n° 5) Cour des petites créances

Les tribunaux de proximité offrent une solution simplifiée pour régler les litiges, sans les complexités et le temps considérables d'un procès. Ces procédures se déroulent généralement dans une atmosphère informelle, permettant aux parties de présenter directement leurs preuves et arguments au juge. Ce dernier rend ensuite un verdict en fonction du fond de l'affaire.

Chaque État fixe une limite supérieure aux demandes monétaires autorisées devant les tribunaux des petites créances, le maximum typique étant d'environ 10 000 $, bien que cela varie selon la juridiction .

Dans de nombreux États, la représentation par un avocat n'est pas autorisée devant les tribunaux de proximité. Cette restriction est conforme au caractère informel et abordable que visent à garantir les procédures de proximité. Certains États autorisent toutefois la représentation par un avocat, souvent sous réserve de règles supplémentaires. Indépendamment de la présence d'un avocat, les parties sont généralement libres de consulter conseillers spécialisés en petites créances à titre gracieux.

Coûts et délais : Intenter une action en justice devant le tribunal des petites créances implique des frais de dépôt, qui varient d’environ 15 $ à 200 $ selon l’État et le montant réclamé. Si le recours à un avocat est nécessaire, les frais de procédure pour les litiges concernant les petites et moyennes entreprises ) se situent généralement entre 500 $ et 2 000 $. La procédure peut durer de quatre à huit mois, ces délais étant toutefois approximatifs et susceptibles de varier.

Les tribunaux de proximité offrent une solution accessible, notamment pour les parties souhaitant éviter les frais liés à la médiation ou à l'arbitrage. Il est toutefois important de noter le plafond des demandes formulées devant ces tribunaux.

Option n° 6) Litige devant la Cour supérieure

Pour les litiges supérieurs à 10 000 $, le tribunal compétent est généralement le tribunal de première instance de l’État. Ce tribunal peut porter différents noms selon les États, tels que « cour supérieure », « tribunal de district » ou « tribunal des plaids communs »

Il est essentiel de noter que les subtilités de la compétence judiciaire peuvent varier considérablement d'un État à l'autre, les règles de preuve et de procédure jouant un rôle primordial dans ces procédures. La maîtrise de ces complexités requiert souvent l'expertise d'un avocat plaideur expérimenté.

Coûts et délais : Intenter une action en justice dans ce contexte implique des frais de dépôt, généralement compris entre 100 et 500 $, selon l’État et le montant réclamé. Il faut également prévoir un budget pour les honoraires d’avocat, qui peuvent varier de 250 à 500 $ de l’heure. Les frais de procédure, notamment pour les litiges impliquant des PME, peuvent se situer entre 10 000 et 50 000 $. Toutefois, il est important de noter que ces coûts peuvent augmenter considérablement en cas de litiges complexes ou portant sur des questions délicates. Quant aux délais, il faut compter entre un et trois ans pour une procédure judiciaire. Ces chiffres sont approximatifs et peuvent varier considérablement.

Questions fréquemment posées

À quel moment devrais-je faire appel à un avocat ?

Bien qu'il soit idéal de se faire conseiller par un avocat, il faut souvent prendre en compte les coûts et les avantages. Les honoraires d'avocat peuvent être élevés, et il est essentiel de trouver un juste milieu. En pratique, il est conseillé de faire appel à un avocat si vous pensez que votre affaire a de fortes chances d'aboutir et si ses honoraires représentent moins de 30 % de la valeur en jeu . Les avocats compétents et respectueux de la déontologie vous fourniront une évaluation de vos chances de succès et pourront vous donner une estimation approximative de leurs honoraires.

Il est toutefois important de noter que, dans le cadre d'un litige devant la cour supérieure, les aspects techniques en jeu imposent pratiquement le recours à un avocat.

Puis-je simplement reprendre l'entreprise si l'acheteur fait défaut ?

Reprendre le contrôle d'une entreprise après une vente exige une réflexion approfondie et le respect des procédures légales. Une fois l' acte de vente signé, la propriété est transférée à l'acheteur, qui en acquiert les droits exclusifs. Même en cas de retard de paiement de sa part, il est impossible de reprendre unilatéralement le contrôle de l'entreprise sans son consentement explicite ou sans intervention légale.

Pour déterminer si vous pouvez reprendre possession de l'entreprise, tenez compte des éléments suivants :

  • Pouvez-vous reprendre l'accès aux locaux de l'entreprise sans recourir à la force ni à une entrée illégale ?
  • Si l'acheteur était physiquement présent, vous laisserait-il volontairement prendre le contrôle ?

Si la réponse à l'une ou l'autre de ces questions est « non », il est essentiel de rechercher une solution mutuellement acceptable ou de s'engager dans un processus formel de résolution des conflits pour recouvrer la propriété de l'entreprise .

Comment puis-je récupérer mon bail ou ma franchise si mon nom ne figure plus sur le contrat ?

Les contrats de location et de franchise impliquent souvent l'obtention de l'approbation d'un tiers. Même si l' acheteur consent à reprendre l'entreprise , vous pourriez rencontrer des difficultés pour l'exploiter sous votre nom tant que le bailleur ou le franchiseur n'aura pas donné son accord.

Une solution efficace consiste à envisager une procuration irrévocable. Cet arrangement juridique permet à l'acheteur, en cas de défaillance, de vous désigner comme son mandataire, doté de pouvoirs irrévocables pour gérer et exploiter l'entreprise en son nom. Bien qu'il conserve la propriété du bail ou de la franchise, vous obtenez la possibilité de superviser les opérations commerciales et de percevoir les revenus . Cette approche vous permet d'intervenir et de gérer l'entreprise temporairement, assurant ainsi sa continuité.

Le processus est-il différent pour une vente d'actions ?

Dans le cadre d'une cession d'actions, la procédure de règlement des litiges suit un cadre similaire. Au lieu de viser la restitution des actifs de l'entreprise ou le paiement intégral de leur acquisition, l'attention se porte sur les actions. Il convient toutefois de noter que les mêmes considérations relatives à l'approbation des tiers peuvent s'appliquer. Les baux et les franchises, par exemple, requièrent souvent l'accord du bailleur ou du franchiseur en cas de changement de contrôle au sein d'une entité commerciale .

Le processus est-il différent si je possède toujours un pourcentage de l'entreprise ?

Si vous conservez une participation minoritaire dans l'entreprise, la procédure de résolution des litiges reste généralement inchangée. Au lieu de récupérer la possession des actifs , votre objectif pourrait être de reprendre le contrôle majoritaire de l'entreprise. Comme indiqué précédemment, les tiers considèrent souvent ce changement de contrôle comme une modification du locataire ou du franchisé. Par conséquent, l'approbation d'un tiers peut être requise, même si l' entité juridique qui détient le bail ou la franchise demeure la même.

Puis-je éviter un défaut de paiement dès le départ ?

Grâce à notre vaste expérience, nous avons identifié deux stratégies efficaces pour prévenir les défauts de paiement :

  • Évaluation approfondie de l'acheteur : Une vérification préalable rigoureuse de l'acheteur est primordiale. Il ne s'agit pas seulement d'un contrôle financier, mais aussi de sa fiabilité. Rencontrer l'acheteur en personne, observer son comportement et évaluer son approche de la négociation peut révéler des informations cruciales. Écoutez votre intuition : elle signale souvent des problèmes potentiels qui méritent un examen plus approfondi.
  • Entretenir des relations positives : Maintenir une relation respectueuse et cordiale avec l’acheteur après la conclusion de la vente est essentiel. Une communication claire et objective favorise un climat propice à l’expression ouverte des préoccupations et à la recherche de solutions. Cette approche accélère considérablement la résolution des éventuels problèmes.

Conclusion

En cas de défaut de paiement d'un acheteur, une approche structurée peut permettre de résoudre efficacement la situation :

  • Recherchez un accord mutuel : commencez par dialoguer avec l’acheteur afin d’explorer les différentes options. Il peut s’agir de régler les paiements en suspens ou de reprendre le contrôle de l’entreprise. Une communication ouverte est essentielle à ce stade.
  • Envisagez le règlement des différends : si la conclusion d’un accord semble improbable, tournez-vous vers les méthodes de règlement des différends mentionnées précédemment. Le choix dépendra de facteurs tels que les ressources disponibles et l’importance financière du problème.
  • Déterminer la voie idéale : La meilleure stratégie dépend de votre situation particulière, notamment de vos ressources financières et des enjeux financiers. Gardez à l’esprit que le fait de rester calme et respectueux tout au long du processus augmente considérablement vos chances de succès.

N'oubliez pas que, pour résoudre les conflits, une communication claire et rationnelle est toujours plus efficace que la colère ou l'hostilité.

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